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La FERME de la RIBERDERIE

Journal d'une ferme maraichère d'insertion

Le grand air pour retrouver l'estime de soi (article NR du 26/05/2016)

Atelier maraîchage sous l'une des trois serres de la Riberderie, avec la plantation des pommes de terre.

Atelier maraîchage sous l'une des trois serres de la Riberderie, avec la plantation des pommes de terre.

A Boussais, la ferme de la Riberderie a ouvert ses portes il y a un an. Elle accueille dix jeunes en rupture, placés par l’Aide sociale à l’enfance.

 Une sorte de havre dans la campagne de Boussais. L'association Rebonds a ouvert ici, il y a un an, la ferme de la Riberderie, l'un des services de la Maison de l'enfance du Puy-Genest, avec l'association Equi'Sèvres. Cette ferme d'insertion accueille dix jeunes de 14 à 21 ans dans le cadre de l'Aide sociale à l'enfance.

Encadrés par deux éducateurs, quatre encadrants techniques et une psychologue, les adolescents sont placés pour six mois, renouvelables une fois. La journée, de 9 h à 16 h 30, à la Riberderie, ils sont le soir en familles d'accueil.

" Leur donner le goût de faire des choses "

Ces jeunes « aux parcours familial et social chaotiques, souvent déscolarisés » ont fait face à différentes mesures de placement et écumé plusieurs lieux d'accueil. « On essaie de les relancer, leur donner le goût de faire des choses et si possible leur permettre de repartir vers une formation », souligne Emmanuel Ruault, le chef de service. Une jeune fille vient ainsi d'intégrer une MFR (Maison familiale rurale).
Les jeunes assurent une activité de façon hebdomadaire : une semaine à la traction animale avec les deux chevaux Marquises et Perceval et à l'élevage (poules, lapins, moutons, chèvres), la suivante au maraîchage et celle d'après à la cuisine pour les repas du midi et la partie conserverie. Dans les prochains mois, un lieu de vente va être mis en place.
 « La plupart apprécient le lieu et être au grand air, souligne Emmanuel Ruault. L'un d'eux m'a confié avoir besoin d'être actif, un autre apprécie la quiétude. La société extérieure ne vient pas les regarder ».
En parallèle, les jeunes sont scolarisés et font des stages. « L'objectif n'est pas qu'ils deviennent tous cuisiniers, éleveurs de chevaux ou vendeur, mais qu'ils reprennent un rythme d'activité », pointe le chef de service. Ces adolescents ont besoin d'être valorisés et d'avoir des retours positifs. « Ils se considèrent comme plus bas que terre. Ils ont besoin d'entendre : " C'est bien, accroche-toi " et de se dire " Je sais faire quelque chose ". »
Les animaux y contribuent. « Marquise et Parceval font quasiment partie de l'équipe éducative, sourit Emmanuel Ruault. Si on n'est pas bien, ils ne le sont pas non plus. Il faut les respecter, ce sont des compagnons de travail et de loisirs ». L'âne Rocambole apaise les jeunes en tension, tout comme ce petit agneau trop faible qu'ils ont dû nourrir au biberon.
L'équipe éducative va étoffer les activités avec des ateliers CV et lettre de motivation, des promenades à vélo pour répondre au besoin de changement des adolescents. « C'est un travail de longue haleine », indique le chef de service.

nr.thouars@nrco.fr

à chaud

> Avec la Riberderie, l'association Rebonds a décidé de s'engager aussi dans la préservation de la nature. Ainsi, d'ici 2019, l'ensemble des cultures de la ferme, fruits et légumes, seront bio.
> Les premiers légumes sont consommés par les jeunes et l'équipe éducative de Boussais. Ils sont aussi utilisés dans les autres services du Puy-Genest. La commercialisation se fera en circuit court avec les écoles et les maisons de retraites des environs.
> L'association veut contribuer à la préservation des espèces avec des poules de Marans et des chèvres du Poitou. L'âne Rocambole est un baudet du Poitou.

Marion Michel

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